Juin 2025 - Yoga
- Rachel
- 24 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 juin
Aujourd’hui, il est courant d’entendre dire que l’on “fait du yoga”.
Ces mots sont entrés dans notre langage, dans notre quotidien, pour désigner une pratique qui touche le corps, le souffle, l’esprit. Pourtant, lorsque l’on s’approche de la tradition ancienne, on découvre que le mot yoga ne désigne pas une activité ou un exercice que l’on pratique à certains moments, mais un état.
Le terme sanskrit yoga provient de la racine yuj, qui signifie lier, unir, atteler.
Cette union est d’abord intérieure : une rencontre entre l’esprit et le souffle, entre l’agitation du mental et le silence du cœur, entre notre conscience individuelle et la source profonde d’où elle émerge. Le yoga, dans son sens traditionnel, n’est pas ce que l’on fait, mais ce que l’on réalise en nous.
Dans les Yoga Sūtra, Patañjali nous donne une définition claire et concise :“Yogas citta-vrtti-nirodhah” – Le yoga est l’arrêt des fluctuations du mental.
Ce n’est pas une posture que l’on tient ou un enchaînement que l’on réussit, mais un apaisement du mental, un retour vers un centre plus calme, plus stable. Le yoga commence quand l’agitation se dépose, quand l’on cesse de se laisser emporter par chaque pensée, chaque émotion, et que l’on retrouve cet espace silencieux en nous.
Il est vrai qu’au fil du temps, le mot yoga a pris un autre sens. Il est souvent employé pour parler de postures (asana) qui sont devenues, dans le monde moderne, l’aspect le plus visible et le plus répandu de cette tradition. Cette évolution n’est pas une erreur, ni un mal. Elle reflète simplement une adaptation, une façon contemporaine d’entrer en relation avec soi-même à travers le corps.
Mais il est précieux de se rappeler que les postures ne sont qu’un outil, une porte d’entrée.
Le yoga, en réalité, ne commence pas sur un tapis. Il commence dans l’écoute. Il naît dans la qualité de présence que nous apportons à ce que nous vivons. Ce n’est pas une performance ni une discipline à réussir. C’est un chemin de retour à soi. Un art d’être plutôt que de faire.
Dire “je fais du yoga” n’est pas faux. C’est simplement une manière moderne de désigner une pratique. Mais derrière ces mots, il y a une invitation plus ancienne, plus vaste : celle de redevenir yoga. D’habiter pleinement notre souffle, notre regard, notre action. D’unifier en nous ce qui semble souvent séparé.
Le yoga n’est pas une chose à atteindre. C’est un état que l’on reconnaît, parfois brièvement, mais profondément. Dans une respiration attentive. Dans un silence intérieur. Dans un moment où l’on cesse de lutter et où l’on s’accorde à la vie telle qu’elle est.

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